top of page
Rechercher
Photo du rédacteurValérie Segond

"L'intelligence humaine n'est pas un algorithme" Houdé Oliver

Dernière mise à jour : 24 avr. 2022

Le fonctionnement cérébral est une mécanique complexe mais il semblerait qu'elle soit bien moins nébuleuse que ne le sous-entend le sens commun

...


Qu'est-ce que l'intelligence ?

Olivier Houdé vous parlera d'heuristiques, d'inhibition et d'algorithmes dans cette vidéo du podcast proposé par France Culture (2022).





Comprendre comment nous apprenons est un gage d'apprentissage et d'épanouissement et cela s'apprend un peu tous les jours.



"Des bébés aux adultes, on découvre aujourd'hui qu'apprendre à résister aux conflits intracérébraux est important pour notre développement cognitif, c'est-à-dire pour l'acquisition des connaissances et la capacité de raisonnement. C'est un signe d'intelligence. Comme l'avaient déjà bien pressenti les penseurs grecs de l'Antiquité depuis Aristote, avec les sophismes et paralogismes (écarts à la logique), suivis par les philosophes de la Renaissance qui ont souligné le poids des coutumes et des habitudes égocentrées (Montaigne) ou l'action des "puissances trompeuses" (Pascal), ce sont nos propres impulsions, intuitions, croyances, stéréotypes et erreurs cognitives auxquels il faut apprendre à résister. Et c'est la partie avant de notre cerveau, le cortex préfrontal, qui doit s'exercer à bien les inhiber. Or cela ne va pas de soi, car sa maturation est lente au cours de l'enfance." (HOUDE.O, "Apprendre à résister" éd. Le Pommier 2014, P. 17)

L’école apprend surtout à activer, même à suractiver, accumuler et empiler des connaissances, et pas à inhiber. Or, c’est tout aussi important, voire plus, pour construire un cerveau fin stratège. (Houdé O., L’intelligence humaine n’est pas un algorithme, éd. Odile Jacob, 2019, p. 19)

Le développement de notre intelligence serait donc dynamique et non linéaire comme le préconisait les théories de l’apprentissage de Piaget. Quand on observe l’image cérébrale d’un bébé, l’activité neuronale est foisonnante mais relativement désorganisée. Les réponses à une stimulation précise va donc générer un feu d’artifice de connexions qui deviendront de plus en plus précises et localisées et donc efficaces et adaptées au fil de l’évolution de l’enfant. Au cours de cette évolution jusqu’à l’âge adulte, notre intelligence se construira sur de bonnes bases configurées par notre environnement mais aussi sur de mauvaises bases. La construction de notre pensée jalonnée d’erreurs résultant de biais perceptifs et cognitifs, de décalages inattendus incluant des régressions constitueront autant de freins inconscients à l’apprentissage. Pour contourner ce problème des heuristiques erronées, le pédagogue doit pouvoir cartographier les heuristiques cognitives et perceptives inconscientes afin de pouvoir apprendre à l’individu à les inhiber. Ce problème des heuristiques dans notre existence a été mis en évidence par Kahneman (prix Nobel 2002 en économie) dans sa démonstration des biais heuristiques dans les prises de décisions chez l’adulte.

Finalement, on en revient souvent à la Caverne de Platon, à l’écart omniprésent entre nos perceptions du monde et ce qu’il est en vérité.

Dans cette configuration, l’enseignant devient expert de la connaissance qu’il enseigne car il doit pouvoir identifier les erreurs commises par l’enfant et s’en servir pour lui réenseigner la bonne logique en fonction de ses habitues (de l’enfant) cognitives et de son affect.

Comme je le dis souvent à mes étudiants : « Vous devez identifier la cause de l’erreur commise et la traiter avec la précision d'un chirurgien. »


40 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page